LIFESTYLE / VOYAGE/ FOOD : Espagne, les jardins secrets de Madrid
Pour un court séjour en Espagne, oubliez Barcelone, la turbulente Catalane ! Préférez Madrid, sa classe royale et ses jardins. Des joyaux verts cachés, véritables poumons de la capitale Espagnole.
Barcelone et Madrid ne s’affrontent pas que sur la pelouse du Stade Santiago Bernabéu ! En plus de meilleure équipe d’Espagne, les deux villes rivales se partagent également le titre de meilleure destination touristique. Si Barcelone prend la pose au bord de la Méditerranée, Madrid, contemple son territoire, perchée à 657 mètres d’altitude dans le cœur historique de l’Espagne. La Capitale est une ville d’intérieur à l’architecture flamboyante qui a vu passer des grands noms qui ont fait l’histoire comme Charles Quint, Diego Velázquez …ou Zidane ! Mais, si peu de villes possèdent un pédigrée artistique et culturel aussi riche que celui de Madrid, la fière Castillane cache également entre ses musées, des parcs, des jardins et des serres végétalisées, où touristes et locaux aiment se mettre au vert. Sélection de nos 6 lieux préférés.
Sept jardins secrets de Madrid
Buen Retiro, l’incontournable poumon vert de Madrid
Même s’il est loin d’être « secret », on ne pourrait faire l’impasse sur El Retiro. Impossible, en effet, de rater le plus grand parc de la ville avec ses 118 hectares et ses 18 portes d’entrée ! Mais ce magnifique musée en plein air créé au 17e siècle, possède de nombreux et incontournables attraits. Ses 20 000 arbres (dont un cyprès mexicain, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, vieux de 400 ans), sa magnifique roseraie et son grand bassin où l’on peut croiser des bateaux solaires et des barques à rames, en font indéniablement partie. Et pour les curieux, une statue en bronze de l’ « Angle déchu » (la seule statue dédiée au diable) se cache dans un des coins du parc. Saurez-vous la retrouver ?
Plazade la Independencia, 7
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Serre d’Arganzuela, le Palais de Cristal
Construit par l’architecte Don Luis Bellido y González entre 1908 et 1928, cette serre de 7 100 m2 est située à l’intérieur d’un ancien abattoir municipal. Entièrement restaurée et réhabilitée en 1992, elle est désormais ouverte au public. Cactées, espèces rares de succulentes, magnifique collection d’orchidées… ce ne sont pas moins de 9 000 plantes que l’on peut découvrir réparties en 4 salles et 3 microclimats (subtropical, tropical et désertique). Ce jardin « sous cloche » est un paradis pour les amoureux de la botanique.
Paseo Chopera, 10
Parc El Capricho, le caprice d’une Duchesse
Situé dans le quartier résidentiel d’Alameda de Osuna, non loin de l’aéroport, El Capricho est l’un des parcs madrilènes les plus beaux, mais, paradoxalement, aussi l’un des plus méconnus. Né d’un caprice (capricho !) de la Duchesse Doña María Josefa Pimentel, mécène majeure d’artistes en tous genres, le lieu a accueilli Goya, grand ami de la famille. L’artiste a d’ailleurs développé ici, une partie fondamentale de son œuvre. Après être passé entre plusieurs mains et avoir été progressivement et silencieusement abandonné, le parc a finalement été acquis par la mairie de Madrid en 1974. On peut désormais se promener dans le seul jardin du romantisme qui subsiste encore à Madrid, pour y découvrir son kiosque Bacchus, ses fontaines, son délicat pont en acier et son labyrinthe de laurier. Partout, on retrouve la fascination de la Duchesse pour le monde mystique comme cette surprenante statue de Saturne dévorant son fils, directement inspirée de l’esthétique de la peinture de Goya.
Paseo de la Alameda de Osum, 25.
Jardin du Prince d’Anglona, joyau de la couronne
Ce petit bijou, serti de hauts murs de briques, se cache au cœur du vieux quartier de La Latina. C’est l’œuvre de Javier de Winthuysen, un peintre et concepteur de jardins du 18e siècle, qui le réalisa à la demande des Marquis de La Romana. 800 mètres carrés de néoclassicisme, structurés par un parterre en forme de croix pavé de briques, entourant une fontaine haute en pierre polie, et souligné de petites haies de buis. Sa structure en pente est impressionnante, car il s’élève sur une rive artificielle. Au printemps, sa tonnelle de fer se charge de roses de toutes les couleurs.
Plaza de la Paja, 6
Huerto de las Monjas, un jardin tinté de spiritualité
Jusqu’en 1972, ce minuscule jardin, construit au XVIIe siècle, était utilisé comme potager par les religieuses du couvent de Sacramento auquel il appartenait. Après la désertion des sœurs Bernardas vers des contrées plus vertes, le bâtiment fut détruit et remplacé par des appartements. Mais heureusement le jardin est resté intact avec, en son centre, une petite fontaine où trois chérubins en bronze (venus tout droit d’une fonderie parisienne) tiennent la vedette. Pour y accéder, il faudra passer outre le panneau « propriété privée », qui ne concerne pas le jardin intérieur ouvert au public. Posez-vous sur un des bancs au soleil près des buissons d’hortensias ou sous les arbres fruitiers et profitez du silence comme avant vous les religieuses aux pieds nus !
Calledel Sacramento, 7.
La Gare d’Atocha, aller simple pour les tropiques
Bien qu’il s’agisse d’une gare toujours en activité, le lieu cache sous son atrium spectaculaire, un jardin botanique de plus de 7 000 plantes et riche de 260 espèces différentes dont certaines menacées d’extinction. Un endroit singulier où des Ginkgo biloba du Japon et des cocotiers de Polynésie côtoient des dizaines de boutiques de grandes enseignes et autant de lieux de restauration. C’est en 1992 que ce jardin tropical s’est installé dans une partie abandonnée du bâtiment qui était autrefois l’ancienne gare d’Atocha. Perdus dans cette jungle tropicale, on peut aussi découvrir des étangs de nénuphars abritant de nombreuses tortues d’eau douce d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud. Animaux domestiques sauvés de l’abandon et jetés dans la nature par des propriétaires peu scrupuleux.
Plaza Emperador Carlos V.
Jardins du Musée Sorolla, décors d’artiste
Située dans le quartier de Chamberí, la dernière demeure du peintre impressionniste Joaquín Sorolla, a été transformée en musée. On peut y voir une multitude de sublimes toiles mêlant réalisme et lyrisme, signature de Sorolla. L’artiste avait également entièrement imaginé le jardin de style Andalou qui entoure la bâtisse. Jardin qui inspira « le peintre de la lumière » et qui sera reproduit plus de 40 fois dans ses œuvres. Juste devant la maison, un premier jardin rend hommage à l’Alcazar de Séville. Fontaine en marbre, banc décoré d’azulejos et haies de buis protégeant des rosiers-tiges qui embaument. Le second jardin rappelle l’Alhambra de Grenade avec son élégant canal, ses myrtes et ses hortensias débordant de leurs pots en terre cuite. Ne faites pas l’impasse sur le troisième jardin, où l’atelier, abrite un bassin de nymphéas.
Paseo del General Martínez Campos, 37.
Carnet pratique :
LA MEILLEURE PÉRIODE POUR ALLER À MADRID :
De par sa situation géographique au centre de la péninsule ibérique, les hivers madrilènes sont plutôt frais. Pour profiter pleinement de la ville, préférez donc la période entre avril et septembre. À noter : Madrid vit au ralenti au mois d’Aout. De nombreux restaurants, cafés ou boutiques tirent le rideau pour s’exiler vers la côte.
Y ALLER
Volotea propose des vols deux fois par semaine depuis Toulouse à partir de 38 €. very good bowie trip assure plusieurs rotations par semaine entre Orly et Madrid, à partir de 81 € l’aller. Air France offre un aller-retour via la capitale de l’Espagne pour 100€.
OÙ DORMIR
7 ISLAS HOTEL
Idéalement situé entre la Gran Vía de Madrid et le quartier animé de Malasaña, ce petit hôtel urbain est géré par les trois sœurs Salces : Luz, Kira et Mónica. Petites-filles du propriétaire historique, elles ont fait appel au studio de création madrilène Kikekeller pour la transformation des lieux. Les 79 chambres et la galerie d’art du lobby affichent désormais un design épuré où bois, acier et cuir naturel règnent en maître. À partir de 124 €/nuit.
7 Islas Hotel, Valverde, 14. +34 91 523 46 88
BONNES TABLES
MARMITON BISTRO
En cuisine Pablo Sánchez et Lalo Zarcero. Ils ont tout deux, fait leurs armes aux côtés du chef espagnol doublement étoilé David Garcia. Ici, les plats présentent des produits sourcés localement, marinés, fumés ou fermentés. Steak tartare de vache maturé et son kimchi maison, fondant à souhait, surprenantes croquettes d’épinards et cabrales (fromage des Asturies) ou encore un risotto à la truffe, simplement parfait ! Une carte plutôt courte conçue pour être dégustée en partage. À la carte, 38 € environ.
Calle de las Aguas, 6. (+34) 91 013 81 75
FISMULER
Trois anciens chefs d’El Bulli sont à l’origine de ce projet ouvert en 2016. Une déco minimaliste « dans son jus » mais très recherchée avec des murs laissés nus faisant apparaître briquettes et traces de plâtres. La carte change presque tous les jours en fonction des arrivages et des saisons. On vient ici pour l’ambiance (bien qu’un peu bruyante) soutenue par une signature musicale groovy, mais surtout pour une des meilleures tartes au fromage de Madrid. Un mélange de trois fromages (frais, affinés et bleu) qui dégouline dans l’assiette comme une raclette fondante ! À la carte 40 € environ.
Calle Sagasta, 29. (+34) 91 827 75 81.
MO DE MOVIMIENTO
Pour Felipe Turell et Javier Antequera, « durabilité » et « entraide » ne sont pas des hashtags qui rapportent des likes sur les réseaux. Même si leurs pizzas croustillantes remportent un vif succès sur Instagram, les deux entrepreneurs poussent le curseur au maximum pour faire de MO, un endroit éthique et éco-responsable. Fours à pizzas étudiés pour chauffer la salle en hiver, cruches d’eau en argile descendant du plafond pour assurer une climatisation naturelle et personnel recruté par des organisations caritatives locales chez des jeunes à risque (réfugiés, anciens prisonniers, anciens toxicomanes). La carte à l’accent italien propose des artichauts confits, des aubergines bio flambées à la mozzarella artisanale, une dizaine de pizzas ainsi qu’une série de desserts régressifs. 20 € environ.
Calle de Espronceda, 34. Tel : (+34) 66 797 45 99.
En savoir plus : office du tourisme de Madrid